Visite de la plateforme R&D AGROSOLIS à Saint-Nazaire
L’après-midi du samedi 18 mars 2017, la régionale de l’APBG de Nantes a organisé la visite de la plateforme R&D Algosolis de Saint-Nazaire.
Le laboratoire GEPEA (CNRS/Université de Nantes/Oniris/École des Mines de Nantes) assure, au quotidien, la gestion et le pilotage de cette plateforme dont la direction est confiée à Jérémy Pruvost qui nous a fait la visite.
La valorisation industrielle des micro-algues implique d’intégrer dans une filière complète un ensemble de technologies dédiées allant de la production de biomasse à l’extraction des métabolites d’intérêts. La plate-forme Algosolis a été conçue dans cette logique, en proposant sur un même site différentes technologies de culture, récolte et bioraffinage des micro-algues. L’infrastructure permet de tester et optimiser individuellement chaque brique technologique du procédé global, ou au contraire, de travailler de façon intégrée afin d’optimiser l’enchainement des étapes de production qui définiront le procédé final d’exploitation industrielle.
Les micro-algues se développent dans des écosystèmes dont l’accès quantitatif et qualitatif à la lumière est prépondérant. Leur métabolisme photosynthétique est permis grâce à une variété pigmentaire importante. En plus des pigments chlorophylliens (présents en grande quantité chez les chlorelles) d’autres sont produits par d’autres variétés de micro-algues et chacun d’entre eux offre des propriétés intéressantes comme la phycoérythrine permettant de marquer des cellules afin de les identifier (comme les cellules cancéreuses) ou l’astaxanthine, de la famille des carotènes (produit par Haematococcus pluvialis) ainsi que la phycocyanine des spirulines qui sont des puissants antioxydants. D’autres métabolites synthétisés par les micro-algues peuvent servir de complément alimentaire comme Porphyridium qui synthétise des oméga3, oméga6 (toujours d’origine végétale!).
Un projet est la culture des micro-algues dans certaines industries polluantes afin de limiter les émissions de CO2 (comme les cimenteries, ou les incinérateurs) ; en effet, ces micro-organismes ont un rendement photosynthétique plus important qu’une plante (30 à 40 tonnes par ha/an de matière sèche) et sont capables d’absorber une très grande quantité de CO2. Même les 400ppm de CO2 de l’atmosphère (données de mars 2017) restent insuffisants pour que les micro-algues puissent atteindre leur développement maximum.
En lien, un communiqué du CNRS sur Algosolis : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/4113.htm