La planète Mars, sa géologie, son histoire

19 janvier 2017 David BOUDEAU

Le samedi 4 février 2017, la régionale de l’APBG de Nantes a invité Marion Massé, ingénieure au laboratoire de planétologie et géodynamique de Nantes, pour faire une conférence sur le thème :

La planète Mars, sa géologie et son histoire…

Au sommaire :

Comment faire de la planétologie, ou comment étudier la géologie d’autres planètes?

Depuis la Terre avec des télescopes,
Avec le survol de planètes,
Avec des atterrisseurs,
Avec des voyages habités

Comparaison de Mars avec des analogues terrestres.

Mars et la Terre ont des surfaces différentes aujourd’hui mais probablement similaires dans le passé. Les 2 planètes sont dans le seul endroit du système où il ne fait ni trop froid ni trop chaud, c’est à dire dans la zone d’habitabilité. Les 2 planètes ont eu une évolution similaire à l’inverse de Vénus. Elles ont divergé à un moment donné.

Pourquoi s’intéresse-t-on plus particulièrement à Mars? Car on la considère comme une Terre qui a manqué de temps. Beaucoup plus petite (deux fois), elle a évolué plus vite que la Terre, son noyau a refroidi plus rapidement, elle a perdu son champ magnétique, presque toute son atmosphère. Mars représente-t-elle le futur de la Terre?

On étudie Mars pour différents enjeux :

Tout d’abord pour l’eau, brique essentielle à l’apparition de la vie, de plus on a accès à des terrains très anciens qui ont disparu sur Terre car pas remaniés par une tectonique.
Pour des enjeux politiques et technologiques. Depuis la guerre froide, l’exploration spatiale est une vitrine très importante pour montrer la puissance technologique des grandes puissances mondiales comme les USA, la Russie, mais aussi maintenant la Chine, l’Inde et bien évidemment l’Europe.

Histoire géologique de Mars.

Le comptage du taux de cratérisation permet de dater les terrains martiens. Plus les surfaces contiennent des cratères, plus elles sont anciennes et inversement.

Cette étude a permis de caractériser 4 grandes périodes dans l’histoire géologique martienne :

Le pré-noachien (4,6-4,1 Ga), où s’est mis en place la dichotomie martienne (deux grandes unités géologiques) et la région du grand cratère (voir la carte géologique de Mars)
Le Noachien (4,1-3,7 Ga), avec un volcanisme intensif qui a renouvelé la surface martienne qui est depuis formée principalement de roches basaltiques.
Le Hesperien (3,7-3 Ga), avec la formation des sulfates, minéraux se formant pas sublimation.
L’Amazonien (3Ga à nos jours), avec uniquement des activités aériennes (vent) et la formation des calottes glaciaires d’eau au nord et de CO2 au sud.
Actuellement, les seules activités observées sont saisonnières (glaciation et sublimation) ainsi que les Recurring Slope Lineae (RSL) qui correspondraient (d’après les dernières interprétations) non pas à des coulées d’eau (comme on le pensait au départ) mais à des sels cristallisés appelés perchlorates. Voici d’ailleurs un article de Marion Massé sur ses expériences permettant de montrer comment un liquide, comme l’eau douce ou salée, s’écoule dans les conditions Martiennes : http://www.insu.cnrs.fr/node/5798

En conclusion :

Tous les projets actuels sont financés pour trouver de l’eau liquide sur Mars « follow the water ». Le paradoxe est que l’on n’a pas le droit d’explorer par un Rover des régions susceptibles d’avoir de l’eau liquide pour un problème de contamination possible par des bactéries terrestres (présentes sur le Rover), car dans ce cas, qui prouvera qu’il s’agit bien de bactéries martiennes et non pas terrestres?

Si le futur est d’envoyer l’homme sur Mars, il faudrait tout d’abord trouver des solutions pour se protéger des radiations et des particules solaires hautement toxiques qui ne sont plus déviées par le champ magnétique, absent sur Mars…

La recherche de la vie est actuellement plutôt dirigée vers les satellites de Jupiter et de Saturne, c’est à dire sur des satellites de glace d’eau.

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En complément, voici quelques liens à consulter :

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