Conférence sur les légumineuses et sortie sur le littoral vendéen
Le samedi 17 Juin 2017, la régionale de l’APBG de Nantes a organisé, en association avec l’APNO (Association pour la Protection de la Nature au Pays des Olonnes), une journée autour des légumineuses et de la protection du littoral vendéen à Olonne-sur-Mer.
Matinée autour des légumineuses :
En tant que membre de l’APNO, M. Thierry HUGUET, Directeur de Recherches, en retraite, du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), nous a présenté une conférence sur le thème : Rhizobiums et Légumineuses : des amis de toujours ?
Cette conférence s’appuie sur l’expérience accumulée par Thierry HUGUET pendant son activité au sein du Laboratoire CNRS-INRA des Interactions Plantes-Microorganismes (LIPM) à Castanet-Tolosan (31). Il développa sa présentation en plusieurs points dont :
- La diversité des légumineuses et de leur nodosités. L’évolution entre les légumineuses anciennes dont très peu développent des nodosités (famille des Césalpiniacées comme le Caroubier) et les légumineuses récentes qui développent presque toutes des nodosités (famille des Papilionacées comme le pois, la luzerne etc.)
- Les mécanismes de développement des nodosités, des organes nouveaux mis en place grâce aux deux partenaires (plante et bactéries). Elles permettent à la plante de se développer dans un milieu pauvre en azote et aux bactéries Rhizobium anaérobies de retrouver une niche écologique pauvre en O2 et riche en glucides. Les cellules végétales des nodosités produisent la leghémoglobine capable de fixer le O2 libre et ainsi permettre à la nitrogénase (enzyme inactive en présence de O2) des Rhizobiums de réduire l’azote atmosphérique N2 en NH3. De plus les coûts importants en ATP de la fixation de l’azote sont compensés par les nombreuses mitochondries des cellules végétales utilisant le O2 « distribué » par la leghémoglobine.
- L’autorégulation du fonctionnement des nodosités et de leur mise en place. Des expériences montrent que la plante développe plus ou moins des nodosités en fonction de la richesse en azote du sol. Certains gènes interviennent dans cette régulation, il existe des mutants supernodulants qui développent énormément de nodosités indifféremment de la richesse du sol en azote. Malheureusement, ils ne sont pas de super-fixateurs d’azote pour autant. La nodulation et la quantité d’azote fixé sont régulés par les besoins de la plante pour sa croissance.
- Le contournement par les Rhizobiums des mécanismes de défense mis en place par la plante. La plante produit des flavonoïdes induisant l’expression des gènes nod bactériens qui codent pour des facteurs Nod permettant aux bactéries de contourner ces défenses et de pouvoir se développer dans la racine et former les nodosités.
- Une co-évolution entre les légumineuses et les bactéries Rhizobium qui se traduit par une relation hôte/symbiote qui devient de plus en plus spécifique pour les plantes récentes de la famille des Papilionacées.
Étude le long du littoral avec notre collègue Nicole BAROT de l’APNO :
- A la Paracou : présentation du littoral, enjeux de protection, zones remarquables (de la dune mobile à la dune fixée), observation d’espèces végétales caractéristiques de ces milieux,
- Sur la plage : observation à la marée descendante de vers plats de Roscoff (Symsagittifera roscoffensis),
- Au Gravier (Aubraie) : ancienne exploitation de sable, le recul du camping en raison de la loi littoral.
Pour terminer cette riche journée, la visite d’un marais salant de l’Ile d’Olonne, la Salorge de la Vertonne où Benoît nous a présenté le fonctionnement de son exploitation.